Joachim Du Bellay est un poète du XVIe siècle, né à Liré. Le Grand Logis accueille un musée dédié à son oeuvre, sa vie et son époque.
LE POÈTE
Du Bellay naît vers 1522 à Liré, au château de la Turmelière, sur les bords de la Loire où il passe son enfance. François 1er est alors roi de France. Le faste de la cour favorise les arts et la culture : c'est la Renaissance. La famille Du Bellay, de noblesse ancienne, est une famille illustre et renommée. Mais orphelin très tôt de père et de mère, Joachim est éduqué avec peu d'ambition : son frère aîné et tuteur le délaisse.
Vers l’âge de 20 ans, Joachim décide de quitter son village pour l’université de Poitiers. Il se lie d'amitié avec Ronsard. Ensemble, ils rejoignent Paris et les enseignements du Collège Coqueret. Avec d’autres étudiants, ils créent la Pléiade : un groupe de sept poètes qui souhaitent défendre le français contre la domination du latin.
De 1553 à 1557, il devient secrétaire du cardinal Jean Du Bellay, cousin de son père et célèbre diplomate, avec qui il partira pour Rome. Le regret s'empare du poète, sentiment qui lui inspirera ses plus belles pages. Il compose plusieurs recueils de poésie dont le recueil "Les Regrets". Fortement attaché à son Anjou natal, il ne cesse d'en faire l'éloge dans ses poèmes, notamment avec son sonnet le plus renommé "Heureux qui comme Ulysse..."
De retour à Paris, ces écrits sont reconnus en leur temps et valent à Joachim Du Bellay de participer à la vie intellectuelle parisienne. Mais malade, il s'éteint subitement, à sa table de travail, dans la nuit du 1er janvier 1560. Il est enterré dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, où sa sépulture est désormais perdue, loin des rives de la Loire.
Le Musée Joachim Du Bellay est un site d’interprétation unique installé dans une demeure à tourelle du XVIe siècle, le Grand Logis. Il retrace le voyage du poète angevin des rives de Loire aux splendeurs de Rome. Au fil des quatre salles, le musée présente le contexte historique de la Renaissance et raconte la vie et l’œuvre du poète.
Tout au long de sa visite le visiteur est plongé au cœur de la Renaissance grâce à la décoration et au mobilier et visualise l’œuvre poétique telle qu’elle était imprimée au XVIe siècle.
À savoir : le musée n'est pas accessible pour les personnes à mobilité réduite. Cependant, la vidéo, située au rez-de-chaussée, permet de présenter toutes les salles.
Le musée est géré par la mairie d'Orée-d'Anjou.
Poursuivre la découverte à Liré :
Un peu à l'écart du bourg de Liré, le site de la Turmelière, château natal du poète, invite à la promenade.
Le château primitif date du XIIe siècle et est restauré au XVe siècle par Perceval Chabot, aïeul de la mère de Joachim Du Bellay. La Turmelière est alors une place-forte où les Seigneurs de Liré se retranchaient en cas de guerre. La position du bâtiment, entre des coteaux escarpés et une petite vallée, le rendait quasiment imprenable. Le grand-père maternel du poète s'y installe en 1472. En 1504 Jean Du Bellay, père de Joachim, épouse Renée Chabot, l'héritière de la Turmelière et de Liré.
Il est certain que les paysages de bocage qui entourent le château ont inspiré au poète son attachement à la douceur angevine…
De nombreuses familles vont se succéder au sein de cette bâtisse : la famille Chabot (famille de la mère du poète), puis les Du Bellay, Du Breil, De la Bourdonnaye et pour finir Thoinet.
Aujourd’hui les ruines appartiennent à la mairie d'Orée-d'Anjou et sont accessibles au public. Lieu de flânerie, de rêverie et de mémoire, elles dégagent ce je-ne-sais-quoi de magique, qui imprègne chaque maison d'écrivain. L'ombre de Joachim semble y être partout présente, près de la cheminée, ou face au paysage quasiment inchangé depuis le XVIe siècle…